Triptique du vernis 1
Comme l'indique son titre, "Le triptique du vernis", je vais vous présenter un ensemble de trois collages.
Il s'agit de collage de bouts de papiers journaux déchirés et collés en utilisant uniquement du vernis à bois. Je n'ai pas utilisé de colle uniquement le vernis en imbibant le papier journal. En séchant, le vernis colle le papier journal sur le support.
L'idée de ce travail m'est venue pendant que je travaillais sur le projet du voyeurisme. Je me sentais bloquée dans ce projet, j'ai donc décidé brusquement de faire une pause et de me lancer dans une expériementation. Je sortais du travail sur l'expérience de la durée, les collages Ory (voir le collage 1, le collage 2, le collage 3 et le collage 4) n'avaient beaucoup plus, j'ai donc décidé de continuer dans les collages.
Puis je suis allée dans l'armoire pour chercher une colle, mais le pot de vernis à retenu mon attention.... Hop, c'était décidé, j'allais faire un collage avec du vernis à bois. Mais qu'est-ce que je pouvais bien coller ???
En bas de l'armoire, se trouvait une pile de journaux "Le monde", que l'on utilisait pour protéger les tables et sols. J'avais trouvé mon matériau.
J'ai donc commencé à déchirer les journaux un peu au hasard et à les disposer sur le feuille au fil de mon envie.
Le papier imbibé devient translucide et les deux faces émergent pour se supperposer. Les visages se tatouent de textes, les informations deviennent moins lisibles. Voici un élément que je n'avais pas pris en compte au commencement mais qui me plait énormément.
De collage en collage, je remarque qu'une dominante commence à émerger : les extraits de journaux parlent de manière récurente des élections américaines Bush-Kerry, des echecs répétés des troupes américaines en Irak. J'utilisais un matériau omnubilié par une seule information.
J'ai décidé de retourner cette masse à mon service, à partir de ce moment je sélectionnais les morceaux collés. Je commencais un jeu entre les supperpositions, les liens.
Du coup, la présentation de l'oeuvre fait partie intégrante du travail. Il n'y a aucun sens de lecture. On doit tourner autour plusieurs fois pour pouvoir saisir ces liens. Il est donc placer à plat à hauteur de table avec une surface de rotation suffisante pour le spectateur.
C'est un travail qui demande beaucoup d'efforts au spectateur. Vous pouvez aller au plus facile et vous contenter de la vision globale du collage. Mais si vous vous penchez et commencez à jouer avec les associations, les clins d'oeils, à tourner autour 2, 3 fois voir plus... vous découvriez que ce travail n'est pas si chaotique qu'il peut l'être au premier abords.
Alors il est difficile de se rendre compte de tout ceci à partir d'une photo, le vernis fait beaucoup de reflet. J'espère un jour que vous pourrez le voir en vrai.
Année 2006
Collage, format raisin